Relever le défi de l’élimination du paludisme grâce à la R-D

En Août 2019, le Groupe consultatif stratégique de l’OMS sur l’éradication du paludisme a confirmé que l’éradication du paludisme sauverait des millions de vies et des milliards de dollars. Cependant, le Groupe a mis en garde contre l’insuffisance des outils actuellement utilisés. Afin de répondre à ce défi, l’OMS en appelle à un investissement plus important en direction des travaux de la Recherche-Développement (R-D) ayant pour optique la mise au point de nouvelles approches innovantes pour combattre le paludisme.

Malheureusement, moins de 1% du financement pour la R-D dans le domaine de la santé est consacré au développement de nouveaux outils de lutte contre le paludisme. Ajouté à cela, on compte uniquement 6 % de cette faible part de financement pour le développement d’outils de lutte antivectorielle. Vestergaard s’est donc engagé à participer au financement de cette déficience. Les Laboratoires Vecteur du Vestergaard-Noguchi Memorial Institute of Medical Research (NMIMR) hébergés à l’Université du Ghana furent créés en 2011 avec l’objectif d’éliminer le paludisme grâce à la R-D.

En tant que Chef adjointe de Recherche aux Laboratoires Vecteur, je supervise l’insectarium et les équipements du laboratoire de biologie moléculaire et d’essais biologiques. Le laboratoire est le fruit d’un partenariat public-privé avec NMIMR, le principal institut de recherche biomédicale du Ghana. Nous menons des recherches sur l’efficacité de nos outils de lutte antivectorielle actuels mais également sur les outils de nouvelle génération qui nous aideront à reprendre le dessus dans la lutte contre le paludisme. Notre souhait est que ce partenariat public-privé novateur serve de modèle pour tous les partenaires internationaux engagés dans le combat contre cette maladie mortelle.

Les insecticides jouent un rôle crucial dans les efforts de lutte contre les vecteurs du paludisme et permettent d’empêcher la transmission. Ils sont utilisés à la fois dans les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDAs) et dans la pulvérisation intra-domiciliaire (PID). Puisque les moustiques ont développé une résistance aux insecticides, nous devons en étudier les tenants et les aboutissants, et rechercher ce qui peut être fait pour améliorer les outils de première ligne (moustiquaires) sur lesquels nous comptons pour protéger les populations contre le paludisme.

Le Laboratoire Vecteur est équipé pour entreprendre ce travail. Notre insectarium bénéficie d’une grande capacité de production avec plus d’un million de moustiques produits à l’année. Ceci est rendu possible par le travail assidu et le dévouement de notre équipé à l’insectarium, qui s’assure que nous ayons suffisamment de moustiques disponibles pour nos expériences tout au long de l’année. Notre laboratoire d’essais biologiques conduit des tests sur tous types d’échantillons de moustiquaires et autres matériels imprégnés, de même que sur les nouveaux outils de lutte antivectorielle. Par ailleurs, notre laboratoire de biologie moléculaire est équipé pour l’étude de nombreuses espèces de moustiques.

Vestergaard a mis en place ces laboratoires au Ghana parce que nous pensons qu’il est important de poursuivre ce type de recherche dans les régions les plus touchées par le paludisme. Du fait de notre position, nous sommes en mesure de servir de ressource pour des activités de formation, de partage des savoirs et de renforcement des capacités dans la région.  A l’heure où l’OMS et d’autres organisations appellent à l’accélération des efforts et des investissements dans la R-D pour l’éradication du paludisme, Vestergaard œuvre au développement de nouveaux outils innovants. Parmi ces outils, on compte une MILDA sans pyréthrinoïde, absolument nécessaire pour faire face à la menace grandissante de la résistance aux insecticides, prévenir le paludisme et ainsi sauver des vies.